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Origine méconnue : d’où vient réellement le terme baragouiner ?

terme baragouiner

Si vous êtes un férus de la langue française, alors vous avez certainement déjà été confronté à ce terme bien étrange : « baragouiner ». Mais d’où provient donc cette expression si couramment utilisée dans notre jargon quotidien ? Laissez-nous vous dévoiler les secrets de cette origine méconnue, au cœur d’une histoire qui mêle avec brio le français au breton.

Un mot d’origine bretonne

Baragouiner, voilà un mot qui ne laisse pas indifférent et qui a su se tailler une place de choix dans le paysage linguistique de la France. À l’origine, cette expression nous vient tout droit de la Bretagne, comme le suggèrent certains indices telle que l’étymologie du terme.

Considéré par beaucoup comme un dialecte, le breton est en fait une langue à part entière qui fait partie des langues celtiques. Son histoire remonte jusqu’au Moyen Âge et même avant. À cette époque, le breton était la langue principale des habitants de la Bretagne, une région située à l’ouest de la France.

C’est dans ce contexte historiquement riche que l’expression « baragouiner » a vu le jour. Le mot est en fait un assemblage de deux termes bretons : « bara » qui signifie « pain » et « gwin » qui veut dire « vin ».

Dans son livre sur les langues régionales, l’auteur explique que l’expression « bara gwin » était souvent utilisée par les Bretons lorsqu’ils se rendaient dans d’autres régions de la France. Ne parlant pas français, ils répétaient sans cesse ces deux mots pour exprimer leurs besoins en nourriture et en boisson. Les locaux, ne comprenant pas le breton, ont alors interprété ce jargon comme du baragouinage, d’où le terme « baragouiner ».

origine terme baragouiner

L’impact de l’histoire sur l’évolution linguistique

L’histoire de la langue bretonne et de la langue française est fortement marquée par différents événements majeurs qui ont eu des répercussions sur leur évolution respective. La seconde guerre mondiale, par exemple, a vu un déclin massif de l’apprentissage des langues régionales, dont le breton.

À partir du début du XXe siècle, l’État français a en effet instauré une politique linguistique visant à promouvoir le français au détriment des autres langues parlées dans le pays. Les écoles ont ainsi été transformées en véritables vecteurs de francisation, au grand dam des défenseurs des langues régionales.

Au fil du temps, le breton s’est alors raréfié, si bien que de nos jours, seuls les plus âgés parmi la population bretonne maîtrisent encore cette langue. Quant au mot « baragouiner », il a été intégré dans le langage courant français et a même donné lieu à de nouvelles expressions comme « baragouinage » ou « baragouinerie ».

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La défense de la langue bretonne à l’ère moderne

Si le breton a perdu du terrain au fil des années, il semble aujourd’hui connaître un regain d’intérêt. Des associations et des mouvements culturels œuvrent pour la défense et la promotion de cette langue régionale, bien décidés à ne pas laisser mourir ce pan de l’identité bretonne.

Des efforts sont ainsi faits pour introduire de nouveau le breton dans les écoles et encourager les jeunes générations à apprendre cette langue. L’Office Public de la Langue Bretonne, par exemple, travaille à l’élaboration d’un code linguistique moderne pour le breton, en s’appuyant sur des outils numériques tels que le Wikicode.

Ainsi, en dépit des obstacles rencontrés, la langue bretonne continue de vivre et de se transformer, conservant avec elle des vestiges du passé, comme l’expression « baragouiner », qui nous rappelle l’histoire fascinante de l’interaction entre les langues régionales et la langue française.

Ainsi, loin d’être une simple expression passée dans le langage courant, « baragouiner » est le reflet d’une histoire complexe entre le breton et le français, entre une langue régionale et une langue nationale, entre un passé riche et un présent en constante évolution. C’est la preuve que notre langage est le fruit d’un métissage culturel, d’échanges et de rencontres entre des peuples et des régions diverses.

Et si le breton est aujourd’hui en danger, il n’en reste pas moins vivant, porté par des passionnés qui œuvrent pour sa préservation. Car après tout, chaque langue est unique, chaque langue a son histoire, chaque langue est un trésor. Et qui sait, peut-être que demain, ce seront d’autres mots bretons qui viendront enrichir notre vocabulaire français. Alors, la prochaine fois que vous entendrez quelqu’un « baragouiner », souvenez-vous que derrière ce terme se cachent des siècles d’histoire et une langue qui refuse de disparaître.

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